La coordinatrice de l’association SIERRA, Marielle Anguis, est au Mexique pour six mois (février –août08). Cette mission préparatoire a pour but l’évaluation de la faisabilité d’un projet de développement local mexicain ainsi que la préparation de sa mise en œuvre.
A l’initiative du projet, un lycée privé, qui dépend lui-même d’une association civile mexicaine « Institut d’Education Intégrale et de Développement Communautaire ».
l est envisagé : un « programme intégral d’impact régional pour la formation et d’assistance technique », qui s’appuiera sur la création en 2010, une section de formation professionnelle agricole et un Centre d’investigation, nommé « CECAVATI ».
Travaillant en concertation et pour les acteurs mexicains, Mme Anguis a pour tâches et responsabilités :
- la rencontre d’organismes et d’experts mexicains (ONG, universités, fondations)
- le recrutement et l’encadrement de stagiaires qui effectuent des études de pré-faisabilité pour le projet
- les démarches préparatoires à l'organisation de chantiers de jeunes (année 2009)
- la relation avec les pouvoirs publics mexicains et la gestion des conventions de partenariat
- la priorisation des activités du projet et l’élaboration du programme de formation professionnelle (avec l’appui des lycées agricoles français : DRAF)
- la production du document concerté de projet (maxi août)
- la recherche de partenaires financiers mexicains et étrangers
Un premier bilan
Deux lettres d’informations ont été envoyées à ce jour. Depuis la 2nde lettre d’information du 11 mars, le projet a vu les avancées suivantes :
- Validation concertée de l’esprit du projet et de ses grandes lignes
Le 16 avril a eu lieu à Huautla une réunion primordiale pour l’avancée du projet et l’efficacité de son organisation : la rencontre de toutes les personnes à l’initiative du projet. (NB : tous les intervenants sont volontaires et bénévoles).
Ce travail a permis avant tout de mettre tout le monde sur la même longueur d’onde, de valider « l’esprit du projet » et d’en définir en commun les grandes lignes. Il a ainsi été décidé de viser une action de portée régionale, basée sur l’innovation agricole et les techniques de gestion environnementales alternatives, qui s’appuiera sur le travail du CECAVATI et de la section de formation professionnelle. L’action envisagée se présente donc sous la forme d’un programme global, divisé en sous-projets qui pourront être présentés conjointement ou séparément à des bailleurs : il ne s’agit pas de « vendre » le projet à un financeur unique qui pourrait en dénaturer le but, mais plutôt de chercher plusieurs partenaires qui veulent participer au projet, tout en respectant son esprit originel.
- Elaboration d’un organigramme de gestion du projet
Une clarification des rôles de chacun et une répartition des tâches entre les intervenants ont vu le jour lors de la réunion de lancement du projet. Ainsi il a été voté :
*Un conseil de pilotage responsable du projet : composé du Directeur Rafael Garcia Martinez et de 3 professeurs appartenant à l’équipe de direction du lycée : Victor Urzua Gomez, Valente Parraguirre et José L. Sanchez
*Un coordinateur : Rodrigo Robles Trinidad, agronome (rédacteur du draft actuel du projet)
* Une gestionnaire : Adriana Gris
* Une chargée de la communication et des partenariats : l’association SIERRA, en la personne de Marielle Anguis ; validant ainsi le travail et la mission de la coordinatrice
- Un 1er document de projet en élaboration
Il a été décidé de présenter courant mai au Ministère de l’Agriculture mexicain (SEGARPA) un sous-projet pour répondre à un appel d’offre visant le développement et l’innovation en milieu rural. Le projet s’intitule : « Gestion de l’innovation, une stratégie pour le développement des capacités agricoles dans la Sierra Mazatèque de Oaxaca ». A une échelle plus modeste, ce travail envisage l’appui technique et la formation des paysans sur cinq thématiques prioritaires dans la région : le café, le maïs, la canne à sucre, l’apiculture et la culture sous serre.
Ce travail d’une durée de 10 mois constituera une première expérience concrète en terme d’innovation agricole, sur la base de laquelle il sera plus aisé de développer une action à plus grande échelle.
- Accord de principes des autorités éducatives (IEEPO)
Les autorités académiques éducatives mexicaines ont confirmé au lycée la possibilité de créer une section de formation professionnelle technique. Il s’agirait de créer un diplôme de « technicien supérieur universitaire », de niveau bac+3, basé sur 1450 heures de formation.
Selon les conseils méthodologiques d’un professeur français de la DRAF (délégation du ministère de l’agriculture) un draft de programme de formation doit être soumis à l’IEEPO courant avril.
- Promesse d’appui de la part de la municipalité de Huautla
Le 1er RDV avec le maire (le 12/03) s’est avéré très positif : le projet de « centre d’investigation & de formation professionnelle» (CECAVATI) a retenu tout l’intérêt des pouvoirs publics locaux et la municipalité a promis de le soutenir. A hauteur de combien et comment, la question reste encore à élucider…. (si ce n’est le soutien, il est toujours primordial d’avoir l’aval des pouvoirs publics).
Toutefois, les échéances électorales de 2010 et l’intérêt affiché du maire pour l’ouverture du Centre avant la fin de son mandat laisse présager une aide rapide.
- Un projet de dimension régionale : vers un soutien intercommunal ?
Le projet de CECAVTI se présente davantage comme un projet de développement territorial à une échelle plus vaste que la ville de Huautla. Pourront bénéficier de ce Centre à la fois les jeunes et les paysans de toute la Sierra Mazatèque. Cette dimension régionale du projet a valu à l’association SIERRA d’assister à un atelier des maires le 17/03 au cours duquel de bons contacts ont été noués avec les autorités estales (Etat de Oaxaca) et fédérales, organisatrices de cette réunion. A première vue donc, le projet parait avoir la faveur des acteurs publics, à qui des demandes de financements seront adressés en temps voulu.
- Recrutement de 3 nouveaux stagiaires français
Le lycée, avec l’accord de la municipalité a validé l’accueil de 3 stagiaires français à partir de juin, pour la réalisation d’études de faisabilité pour le projet. L’association SIERRA s’est chargée du recrutement, en lien avec les écoles françaises.
* Loic Simonnot (ISTOM) : Diagnostic agraire de la région, pour évaluer les opportunités et limites, en fonction de l’histoire locale et des réalités actuelles (6 à 7 mois)
* Antoine Vépierre (ISTOM) : Exercice de concertation auprès des paysans : enquête d’opinion (2 mois)
* Colombe Pigearias (DUT Tec’ de Co): Poursuite de l’étude d’opportunités économiques des produits agricoles de la région (réalisée par Elodie, actuellement en stage à Huautla pour 3 mois) et faisabilité d’organisation des chantiers de jeunes en 2009.
Bien que l’objectivité que peuvent porter ces jeunes étrangers sur un territoire et son organisation soit très pertinente pour la qualité des études et donc du projet, il est également envisagé de recruter des étudiants agronomes mexicains. Un travail en binôme serait plus complet car les mexicains disposent d’une connaissance plus concrète du terrain et maîtrisent de la langue vernaculaire des populations locales : le Mazatèque. Mais paradoxalement, pour diverses raisons, il est plus difficile d’engager des stagiaires mexicains !
- Solidarité internationale entre étudiants : les 1ers partenaires financiers
Les étudiants de l’IUT « Tec de Co » de Tours cherchaient une association à qui verser les bénéfices des « Tremplins », soirées festives musicales basées sur l’élection du meilleur groupe. Les critères de sélection visaient une association locale œuvrant pour le développement durable et dont les principaux bénéficiaires étaient les jeunes du Sud. L’association SIERRA a eu la chance d’être choisie.
Les bénéficies de ces « Tremplins » seront répartis pour deux objectifs concrets du projet. Ils faciliteront la réalisation des études des stagiaires français. De plus, des livres seront achetés pour la bibliothèque du lycée, notamment des manuels techniques (écologie, agriculture, compost, gestion forestière….) qui bénéficieront directement aux élèves mexicains actuels, dans le cadre de leurs cours de travaux pratiques, ainsi qu’aux étudiants de la formation professionnelle à venir.
Conclusion et perspectives
Après deux mois de travail et un début de mission qui paraissait relativement lent, le projet, porté désormais par des acteurs motivés et compétents, prend une tournure très professionnelle. Vu l’enchaînement des actions effectives et l’ensemble positif de nouvelles récentes, la mise en œuvre de ce pré-projet, semble pouvoir voir le jour dans des délais finalement plus brefs que les espérances initiales.
Par l’engagement et le soutien de ceux qui y croient (lycées, associations, pouvoirs publics mexicains et français), ce rêve pour l’amélioration des conditions de vie des populations déshéritées et l’innovation en terme de techniques de gestion environnementale deviendra-t-il réalité ? Puisse de nombreuses autres actions visant la préservation de la Terre Mère voire le jour dans les mois et les années à venir, nous en avons tant besoin pour l’avenir de notre planète…..
Merci à vous tous, merci du relais qui est fait en France
Marielle Anguis, coordinatrice de SIERRA
Rappel d'Article----> Pour Marielle, ça ne chôme pas...
